Questions fréquentes
© Dr. Joël Dehasse, vétérinaire comportementaliste, Bruxelles, Belgique.
 
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Questions:
Que se passe-t-il durant la consultation? 
  • La consultation de comportement est constituée essentiellement d'un entretien, d'un entrevue. On peut dire d'un entre-vue, parce qu'il s'agit d'un échange de vues sur les comportements de l'animal et les relations que l'animal échange avec son système familial. Il s'agit de déterminer ce qui pose problème tant à l'animal qu'à ses maîtres, à réduire les nuisances en garantissant le bien-être de l'animal et de ses maîtres. C'est donc un travail de coopération. Je ne donne pas de solutions miracles, je cherche avec les propriétaires les solutions les plus efficaces pour eux, pour leur système. Chaque solution est individuelle; chaque solution est basée sur les compétences et ressources des propriétaires. 
    Le Travail est basé sur un contrat et un mandat: qu'est ce que l'on me demande de faire? Est-ce possible de l'obtenir? Comment y arriver? Dans quel délai faut-il y arriver? Quelle est l'urgence? Qu'est ce qui peut attendre? ... Quand ce contrat est bien défini, on peut se mettre à travailler. On travaille sur des comportements concrets, pas sur des choses vagues. "Mon chien est malheureux", je ne peux pas  faire grand chose. "Mon chien ne joue pas dans la maison", là je peux construire avec vous des techniques. 
    Pour améliorer plus rapidement, je peux utiliser des médicaments (plus d'info).
Cela vaut-il la peine de venir en consultation ?
  • Cette question m'est bien entendu posée avant la première consultation. 
    La réponse est: je n'en sais rien. N'ayant pas fait l'examen comportemental de l'animal, n'ayant pas d'hypothèse de diagnostic, je n'ai pas de pronostic. Dès lors mon avis (avant consultation) ne vaut pas plus que de jouer à pile ou face. 
    Je dirai dès lors: 
    • Statistiquement, sur un grand nombre d'animaux, on améliore de façon satisfaisante 70 à 80% des cas. 
    • Venir à la consultation dépend de votre motivation; êtes-vous réellement motivé à consulter, recherchez-vous réellement des explication et/ou des solutions? 
    • Il n'est pas utile de venir à la consultation si vous ne désirez rien changer dans la relation avec l'animal, si vous ne désirez pas vous investir en temps et argent dans des modifications de ses comportements.
    • On ne peut pas toujours déterminer le pourquoi des comportements, mais on peut toujours, à partir de l'analyse de la séquence comportementale, de son contexte, de ses déclencheurs et de ses conséquences, trouver des moyens pour changer quelque chose.
    • Il est inutile de venir consulter si vous désirez des changements inatteignables, si vous désirez que je garantisse qu'un chien ne morde plus, qu'un chat ne souille plus, si vous désirez modifier de façon importante des comportements innés de l'animal. Il est utile de consulter si vous avez des objectifs précis en tête, dans des délais raisonnables.
Faut-il donner des médicaments? 
  • Quand un animal présente un problème, une nuisance, il est aisé de modifier l'ensemble de ses comportements par des médicaments et de faciliter de cette façon l'éducation, la rééducation ou les thérapies comportementales. On accélère l'amélioration (la guérison) par un facteur 3 à 7. C'est dire que l'animal s'améliore 3 à 7 fois plus rapidement que sans médicament. 
    D'autre part, chaque propriétaire d'animal (chien, chat, perroquet, ...) n'est pas un spécialiste en psychologie expérimentale ou en éducation, et chacun ne connaît pas toutes les meilleures techniques de rééducation. Et je ne demande pas cette compétence. Chacun a des ressources et c'est sur cette base que le travail thérapeutique se fait. 
    Les médicaments sont recommandés, voire indispensables: 
    • lorsque les propriétaires sont épuisés par les nuisances (souillures, destructions, vocalises, ...).
    • pour réguler la dangerosité d'un animal hyperactif ou agressif, surtout dans un milieu social comprenant des enfants, des personnes âgées ou des personnes handicapées ne pouvant pas gérer la dangerosité de l'animal.
    • lorsque l'animal est en souffrance (panique, anxiété, dépression, obsession-compulsion, douleur, ...) 
La dose de médicament est différente de la notice humaine...
  • Les doses, l'absorption, l'effet, la toxicité éventuelle des médicaments psychotropes n'est pas le même pour le chien que l'humain.
    Donc, il est inutile de lire les notices humaines, elles ne s'appliquent pas au chien/chat.

  • La plupart des médicaments psychotropes prescrits aux chiens et aux chats ne sont pas plus toxiques qu'une tasse de thé ou de café pour nous...

  • Les effets secondaires des psychotropes les plus prescrits sont les suivants:

    • Fluvoxamine: effet sédatif, légère perte d'appétit, légère fatigabilité à l'effort

    • Fluoxétine: perte d'appétit, éveil nocturne, poussées d'anxiété

    • Sertraline: nausées (les premiers jours), pas d'effet sédatif, plus grande confiance en soi avec légère augmentation possible de l'agression compétitive

    • Clomipramine: effet sédatif, augmentation d'appétit, rétention urinaire (chez le chat dès 0,5 mg/kg/j). Ne pas administrer lors de démence sénile, glaucome, hyperplasie de la prostate, bradycardie (avec bloc de branche)

    • Sélégiline: aucun effet secondaire, amertume du comprimé, d'où risque de salivation (chez le chat)

    • Alprazolam: effet sédatif léger, légère augmentation de la confiance en soi (d'où légère augmentation possible de l'agression compétitive), effet drogue (augmentation obligatoire de la dose en administration chronique, ce qui n'est pas recommandé)

  • Il n'y a pas de cas connu de mortalité suite à l'administration de psychotropes aux dose prescrites aux chiens.
    Pour les chats, certains individus sont sensibles aux psychotropes. Il est recommandé de toujours commencer à des faibles doses, par exemple 0,25 mg/kg/j de clomipramine ou de fluoxétine, 0,5 mg/kg/j de fluvoxamine ou de sertraline.

     

Quel est le suivi d'un cas de comportement? 
  • L'animal est suivi à la demande du client. Je recommande une visite de suivi toutes les 4 semaines, au moins au début d'une thérapie. En cas de prescription de médicament, le suivi est obligatoire, pour vérifier les effets primaires et secondaires et pour renouveler les prescriptions. 
  • La durée d'un traitement varie suivant le cas. La durée moyenne est de 6 mois. Il est fréquent de traiter plus d'un an! 
D'autres questions?

Dr Joël Dehasse
Médecin vétérinaire spécialiste en comportement
(Diplômé des Écoles Nationales Vétérinaires Françaises, Charter Diplomate ECVBM-CA)

Mise à jour le 22/01/2008