Ce document rassemble quelques réflexions personnelles qui n'engagent que moi et pas la (soi-disant) science, qu'elle soit la psychologie, l'éthologie ou la médecine comportementale. Nous entrons ici dans la philosophie, et je ne suis pas philosophe..., ou dans les modèles de vie...
Sujets discutés: 
Anxiété soi-disant de séparation, hyperattachement et perte des références 

Dans certains problèmes liés à la séparation, le chien n'est ni hyperattaché, ni hyperactif, ni dominant... Il ne rentre pas dans les catégories habituelles. Il est souvent anxieux, anticipant les phases d'isolement. il accepte volontiers de rester seul dans une pièce séparée de ses propriétaires. La sensation que j'ai de ces cas est que l'animal a perdu des repères apaisants, des références de sécurité, qu'il se trouve dans un vide et que cela le fait paniquer, cela l'entraîne dans des stratégies d'actions connues, répétitives, stéréotypées, même si elles ne sont pas fonctionnelles: par exemple, tel chien va gratter le tapis, le linoléum, tel autre va ronger un meuble. 
A défaut de pouvoir donner à cet animal une autoréférence, c'est à dire un apaisement par soi-même, un attachement apaisant au contexte environnemental, etc. on peut lui fournir des activités apaisantes. En effet, quoi de plus 'vide' que de se retrouver dans un environnement non stimulant pendant 8 heures par jour: rien ne bouge, il n'y a rien à faire... Si déjà l'animal pouvait faire quelque chose, cela l'aiderait à être de façon plus sereine, faire étant une référence, donc un repère apaisant. Dans ce faire, il y a toutes les activités possibles telles que rechercher de la nourriture cachée dans une boite en carton ou une bouteille en plastique (à détruire), un kong (avec du saucisson ou du fromage coincé dedans), un genou de veau à ronger, etc. 
(1er juin 2005)

La hiérarchie existe-t-elle?

Le 13 mars 2005, je faisais une causerie à Montréal dans le cadre du Chienposium. Le sujet était: "agressivité et dominance, réalités et fausses croyances". 
La notion de dominance renvoie à celle de hiérarchie. La hiérarchie est une organisation de valeur. La hiérarchie de dominance est une organisation sur la valeur, celle-ci étant définie par la priorité d'accès aux privilèges et aux ressources. Le dominant adopte généralement une posture assertive (haute) et le dominé une posture d'insécurité (basse).
C'est par observation que l'on déduit et interprète la hiérarchie.  
Qui observe qui? C'est l'homme qui observe le chien. Qui interprète? L'homme. Qui modélise? L'homme. Sur quelle base l'homme interprète-t-il? Sur la base de ce qu'il connaît, de ce qu'il vit, de sa structure sociale, organisée en hiérarchie. 
Plus l'homme vit en hiérarchie, plus il produit de la hiérarchie, plus il voit de la hiérarchie. Cela ne veut pas dire que la hiérarchie est une réalité animale. 
C'est une question de vision du monde, de modélisation du monde. La réalité du monde nous est inaccessible; mais l'homme aime croire qu'il comprend et il accepte mieux ce qu'il croit comprendre. La hiérarchie est une de ces visions. Elle n'est ni vraie ni fausse, c'est une vision. Chacun voit les choses différemment, ce qui ne veut pas dire que l'un voit correctement et l'autre faussement. Le problème n'est pas d'avoir une vision, c'est d'y croire, c'est de devenir la vision et de prétendre que seule sa vision est correcte (et donc la vision de l'autre est fausse). Les conflits de vision sont à l'origine des guerres ... 
On peut voir l'organisation sociale du chien à travers la vision hiérarchique. Mais on peut aussi utiliser la vision anarchique, ou la vision du conditionnement, ou une autre vision. Chaque vision apporte un nouveau regard sur la problématique et sur les solutions. 
L'éthogramme social du chien de famille n'a pas été réalisé. Le chien vit-il en hiérarchie avec les autres chiens et avec l'être humain? Je répondrais  intuitivement "non" à cette question mais c'est ma vision du jour et elle n'est pas validée, tout comme n'est pas validée non plus la vision hiérarchique. 
Mais si la hiérarchie n'existe pas vraiment, alors quel est encore le besoin de l'autorité, des régulations des privilèges, etc.? 
(17 mars 2005)
[Voir Thérapies alternatives des troubles de la hiérarchie - ou une vision alternative de la hiérarchie (26 janvier 2006)]

 

Agression et dominance.

Si on reparle de l'agressivité, le chien (dit) dominant est-il agressif? Le chien dominant est assertif et a accès aux privilèges et ressources (il se donne ce droit et ce droit lui est attribué par tous), il n'a aucune raison d'être agressif. C'est celui qui n'est pas sûr de lui qui a besoin de montrer qu'il possède et contrôle et qui se montre agressif. L'agressivité est donc liée non à un statut (théorique) mais à un état d'insécurité, d'absence de confiance en soi. 
Plus on doit montrer (théâtraliser) quelque chose, moins on EST ce quelque chose. Plus on montre qu'on est dominant, moins on est dominant! Plus on montre qu'on est sûr de soi, moins on est sûr de soi.  
L'agression de dominance n'existe pas. 
(17 mars 2005)

 

Attachement et détachement, coexistants

L'attachement est souvent corrélé avec l'intensité de la détresse en absence de l'élément (être, lieu, objet) d'attachement. Dès lors, en corollaire, le détachement est une perte d'attachement. Cette vision est logique mais il y en a une autre, celle de la coexistence des deux qualités. 
L'attachement peut s'accompagner de détachement, en même temps. L'attachement c'est l'amour; le détachement, c'est la non-souffrance en cas de séparation de l'élément aimé. Ces deux états coexistent lorsqu'on s'accepte soi-même (quasi) totalement et lorsqu'on vit (aime) le moment présent intensément. 
(23 mars 2005)

 

Le modèle du miroir et la responsabilité universelle 

Le modèle du miroir dit que tout ce qui est hors de nous et qui nous affecte est en miroir de ce qui est en nous. De façon plus précise, tout ce qui nous arrive dans le monde extérieur est en miroir de ce que nous faisons à (une partie de) nous-mêmes. 
Par exemple, si nous vivons une sensation d'abandon, de trahison, de rejet, d'injustice... c'est un reflet de ce que nous abandonnons, trahissons, rejetons, ...en nous. Le jour où nous ne commettrons plus d'injustice envers la moindre partie de nous-mêmes, ce jour là, nous ne subirons plus aucune injustice de la part du monde extérieur. 
Le corollaire du modèle du miroir est la responsabilité universelle qui dit que nous ne sommes les victimes de personne (même pas de nous-mêmes) mais que nous sommes responsables de tout ce qui nous arrive, qu'il s'agisse de nos émotions et sentiments, de nos maladies et accidents, de tous les événements et expériences de la vie. 
N'étant plus victimes de quiconque, nous ne pouvons plus rien reprocher à personne; nous ne pouvons que remercier les autres et le monde de nous faire cadeau de messages-miroirs. Nous ne pouvons pas reprocher notre enfance à nos parents; plus même, le modèle propose que nous avons choisi de vivre avec eux, avant même de naître. Nous n'en avons plus conscience mentalement mais notre corps le sait et peut nous le dire par l'intermédiaire d'outils tels que la kinésiologie. 
Comment expliquer ce qui est éminemment mystérieux et inconnaissable? De nombreuses études montrent que nous ne sommes pas limités à notre enveloppe physique mais que nous sommes des champs d'énergie (électromagnétiques?) beaucoup plus vastes qui sont en contact, résonance et inférence, avec des milliers d'autres. Dès lors, nous ne rencontrons que les êtres et expériences que nous avons décidé de rencontrer, cette décision se faisant au niveau de notre Être et non au niveau de notre Mental (Ego).  De plus, il est donc impossible de prendre une mauvaise décision puisque seule existe l'expérience et que, quelque soit le choix, la décision, la direction que nous prenons, l'expérience sera à vivre. 

(17 mars 2005)

 

Le chien est le miroir de l'homme

En application du modèle du miroir, je dirai que le chien est le miroir d'une facette de son maître. Bien souvent, le chien va exprimer tout haut ce que la personne exprime tout bas et, plus encore, ce qu'elle fait à une partie d'elle-même. 
Exemples: Telle cliente contrôlée par son chien prend conscience qu'elle contrôle plein de choses en elle-même au point d'étouffer l'expression de son Être, de sa vie. Telle cliente est en colère contre sa mère mais reste polie et gentille alors que sa chienne agresse sa mère. (...) (17 mars 2005)

 

La femme et l'homme, le couple

Discussion par email avec Marta C. de Marie-Claire (Italie).
M (15 mars 2005): Je suis en train d'écrire un article sur les comportements des hommes et des femmes et nous avons eu l'idée de demander quelque chose à un éthologiste pour une comparaison entre les hommes et les animaux. Je sais que la chose est très étrange mais Marie-Claire c'est un magazine étrange qui aime bousculer les choses et aussi les personnes... Le titre de mon article est "Comment on peut réussir a conquérir l'homme de notre coeur aussi si les prémisses ne sont pas des meilleures". 

M: Alors par exemple, quelles sont les caractéristiques de l'homme alpha et qu'est ce qu'il a pour être séduisant? 
[Mes réponses sont personnelles et ne cherchent pas à représenter l'opinion couramment adoptée par les scientifiques.] 
J: L'homme alpha (?) ou macho est séduisant uniquement au moment de l'ovulation, sinon c'est l'homme-tendresse qui est plus séduisant. Il y a des études sur l'attirance du type d'homme en fonction du cycle hormonal de la femme. Il semblerait que la Nature pousse la femme à être fécondée par un homme plus macho et que les enfants soient ensuite élevés par des hommes "sérieux" qui ramènent de l'argent à la maison et qui s'occupent des enfants (document pdf)
Les stratégies de séduction varient avec chaque espèce. Il y a toujours une compétition entre les mâles, avant ou après la fécondation: avant: compétition entre les individus; après: compétition entre les spermatozoïdes. Il y a une corrélation entre le volume des testicules et la stratégie de l'espèce. Chez le chat, il y a peu de compétition entre les chats mâles (matous) mais beaucoup de compétition entre les spermatozoïdes; la chatte accepte plusieurs copulations en une heure (voir mon livre). Les testicules du matou sont très volumineux. 
Chez le chien, il y a plus de compétition entre les chiens avant copulation. Chez l'homme aussi. Les testicules sont assez petits. 

M: Ou au contraire comment on peut comprendre qu'un homme nous plaise beaucoup même s'il n'est pas un homme alpha? 
J: Il y a aussi des études sur le type immunologique qui donne une "odeur" attirante à l'homme (et à la femme). 
L'histoire de l'alpha est vraiment ... stupide. C'est une vision/idée inventée par les ...hommes. La Nature donne aux animaux sociaux un privilège aux dominants; c'est le cas chez le loup (voir la stratégie de reproduction en fonction du volume des testicules). Et probablement chez l'homme. 
Les stratégies n'existent que quand il y a un choix de partenaires! 
S'il n'y a pas de choix, n'importe quel mâle est ...bon en fonction du besoin. 
S'il y a un choix, la femme peut choisir; mais son choix est souvent inconscient, lié à des réactions biologiques et aussi culturelles, des conditionnements (et l'ambivalence de l'attrait et de la peur de l'étrange/étranger).
L'attachement réduit le désir (et donc l'inceste dans les familles), l'étrange active le désir, pour autant que cet étrange ne soit pas trop étrange et reste dans les limites de nos conditionnements, règles, éthique... 
Chez le chien et le chat, l'affaire est simple: c'est une question de physiologie, d'odeur (phéromones, liées au cycle de reproduction) et de chance (être présent au bon moment). La psychologie intervient peu. Chez l'humain, au contraire, les paramètres psychologiques influencent le biologique. 

M: Qu'est ce que la cour: une partie d'échecs ou un double mixte (tennis) où on joue ensemble?
J: Ni l'un ni l'autre; c'est un rapprochement dans le but d'une relation sexuelle, avec des chorégraphies complémentaires progressives des deux partenaires afin de pénétrer dans l'espace intime de l'autre (et être en contact avec un autre, c'est prendre des risques d'agression d'autodéfense): pour y arriver, il faut montrer l'absence de danger / risque / agression tout en montrant des compétences sociales et sexuelles. 

M: Quelle est l'erreur qu'on ne doit pas faire avec un chef de troupeau? 
J: Il n'y a pas d'erreur; tout dépend de chaque individu, du contexte, de la motivation. 

M: Ou qu'est ce qu'une femme ne peut pas prétendre, demander, surtout au début d'une relation? 
J: La question c'est "demander". En fait on ne devrait RIEN demander dans l'amour, simplement offrir. Mais pour donner sans demander, il faut s'aimer soi-même très fort et être capable d'être seul(e) sans se sentir rejeté/abandonné/trahi/humilié; c'est à dire ne pas être dépendant. Dès qu'il y a dépendance, il y a une pression de prise en charge de la responsabilité par l'autre (l'homme) qui va plutôt fuir cette responsabilité. 
La demande impossible, c'est l'engagement à long terme. C'est lié à l'insécurité de la femme (ou de l'homme) qui veut pouvoir combler son illusion d'incomplétude (ne pas être complet seul) en ayant un(e) partenaire qu'elle/il va tenter de posséder (jalousie) de peur de le perdre. 
La réponse est dans le fait de vivre le moment présent sans demander de performance de l'autre et sans rien demander (comme engagement) pour l'avenir. 
Le couple stable est une vision judéo-chrétienne, c'est une illusion. Plus même, à l'image de nombreux animaux, le couple n'existe que le temps d'une copulation ou d'une reproduction, le mâle (des mammifères) s'occupant généralement peu des enfants. 
Le problème des humains est que l'enfant est de développement lent et que la femme ne peut subvenir seule sans aide d'un compagnon / d'une famille (tante, grand-mère...) à "l'élevage" des enfants; il lui faut idéalement garder un compagnon stable et travailleur qui ramène de la nourriture (de l'argent) à la maison; ce compagnon stable a les caractéristiques d'un AMI, pas d'un AMANT (celui-là est plutôt le macho préféré au moment de l'ovulation). 

M (17 mars 2005): Alors, par exemple, dans les relations on devrait avoir le courage de se fier plus à  l'instinct qu'à la raison? 
J (19 mars 2005): Dans quelles relations? 
Il y a une grande illusion chez l'être humain, celle de la relation, de la durée de cette relation... 
Biologiquement, l'humain n'est pas fait pour des relations à long terme; c'est une exception! Les relations sont souvent de courte durée, pour quelques années. 
Le désir sexuel rassemble les partenaires et il en résulte une procréation et donc la persistance de l'espèce. 
La culture / religion a utilisé ce phénomène pour y greffer plein d'obligations et d'interdits:
fidélité/infidélité, monogamie/polygamie, ... (le but est de savoir de que le fils est bien de son père, dans les sociétés patriarcales et ce pour préserver l'héritage). Et on a mis là-dessus le mot AMOUR qui est devenu "j'existe si je suis aimé, si quelqu'un d'autre me dit qu'il m'aime, si quelqu'un d'autre cherche ma présence, me dit que je suis spécial(e)", c'est à dire un amour CONDITIONNEL à recevoir. C'est une grande confusion et illusion de n'exister que à condition que quelqu'un nous dise qu'on existe, sans plus aller à nos désirs et besoins. 

M: Ensuite si le soi-disant homme alpha (dont nous avons dit que c'est une chose vraiment stupide) c'est utile seulement pour la "fécondation", est ce qu'il y a des éléments, des caractéristiques pour reconnaître l¹homme qui est plus porté pour en engagement à long terme?
J: C'est là que se trouve la plus grande illusion: l'engagement à long terme. Pourquoi faut-il un engagement à long terme? Pourquoi les gens ont-ils besoin d'un engagement à long terme, de cette sécurité de ne pas être seul pour le reste de leur vie? Où est le problème d'être seul? Pourquoi cette peur terrible d'être seul(e)? Pourquoi cette course sans arrêt vers le partenaire qui, dès lors, doit être idéal puisqu'on veut le garder pour longtemps? Pourquoi rendre péjoratif/négatif l'expérience du moment, même si elle est courte? Pourquoi définir des objectifs de longue durée et mettre la courte durée en synonyme d'échec? La vie, les relations, sont des expériences; il n'y a ni succès ni échec. 
Il faut chercher derrière cette recherche éperdue de relation (à long terme) ce que la personne cherche pour elle-même, ce qu'elle FUIT, ce à quoi elle veut ÉCHAPPER. La personne fuit quelque chose en elle-même, quelque chose d'intolérable, la peur de ne pas ÊTRE. 
La personne ne s'aime pas assez et cherche l'amour de l'autre pour combler son manque. 
Rien que poser la question de l'engagement à "long terme" pose la question dans le futur et oublie le moment présent. 
La question n'est pas "est-ce qu'il m'aime maintenant et est-ce qu'il m'aimera toujours?", la question est "est-ce que je m'aime comme je suis et est-ce que j'aime l'autre comme il est / les autres comme ils sont?" C'est le seul engagement à long terme, les autres sont des illusions. 
Les caractéristiques de l'homme... 
Même si on découvrait les caractéristiques de l'homme qui s'engage à long terme, pensez-vous que les femmes choisiraient cet homme, rationnellement? L'être humain n'est pas rationnel, il est parfois raisonnable, jamais rationnel. L'être humain se fie à des critères subconscients, inconscients, plus qu'à des critères conscients. Disons que c'est comme en physique électromagnétique, il y a un phénomène de résonance entre deux individus, ils entrent en phase, en harmonie. S'il y a dissonance, ils ne restent pas longtemps en contact. Cette résonance n'est pas explicable, c'est un mystère. Même si on analyse toutes ses composantes, il restera toujours un mystère. La relation est basée sur un mystère. Une
réponse pour expliquer ce mystère, c'est le "miroir" (...). 

M: Si pour les hommes (c'est à dire entre les hommes et les femmes), les paramètres psychologiques influencent les biologiques, si les choses - comme l'odeur, la chance, la première impression - sont destinées à se perdre ou à  passer avec le temps, on devra (pour survivre ou pour vivre mieux) le reconquérir?
J: On croit qu'on doit reconquérir sans arrêt les mêmes choses. 
On utilise ce qu'on connaît bien, la séduction sexuelle, la découverte mais comme on s'habitue à l'autre en 6 mois à 4 ans (statistiques mondiales de l'état amoureux), on doit découvrir d'autres méthodes ou changer de partenaire et recommencer sans fin. 
Pour stopper le cycle des recommencements répétés et sans fin, il y a le développement personnel, l'acceptation (amour) de soi et des autres comme il sont SANS ATTENTE, sans mettre d'objectif, en VIVANT L'EXPÉRIENCE dans le moment présent. 
L' "engagement à long terne" est un objectif, c'est une illusion. Allons voir quel est le manque en nous-mêmes qui demande cet engagement à long terme. 
La séduction sexuelle et la relation à court terme sur base sexuelle et amoureuse est aussi une illusion. Allons voir en nous-même ce que l'autre nous apporte pour combler quels manques en nous: l'illusion d'être incomplet, de ne pas pouvoir survivre seul, l'occasion que nous donne l'autre dans la relation amoureuse de nous sentir VRAI, plein de joie, plein d'amour et, bien entendu, la douloureuse sensation-illusion de solitude, d'abandon, de rejet... quand l'autre n'est plus là. 
L'engagement à long terme... A quoi ça sert si demain on est mort, si un tsunami ou un virus ou un accident... nous emporte; on n'aura pas vécu le moment présent, la joie de partager de l'amour, de donner ... dans le seul espoir d'un engagement à long terme...? 

M: Il y a des choses que les femmes (dans toutes les races d'animaux et surtout chez l'être humain) font et que un mâle peut considérer comme une invasion de son champ?
J: Oui, toute "demande", toute "attente", tout objectif autre que de vivre le moment présent. 
L'amour conditionnel.  Toute tentative de contrôle, de contrôler la liberté de l'autre par la culpabilité, le reproche et les demandes, les exigences... Cela vaut pour les hommes et pour les femmes. 

Au-delà de la biologie et de la culture et de la religion, il y a soi-même qui recherche dans l'autre ce qu'il ne trouve pas en lui-même. Dès lors l'homme ou la femme vivront la même expérience (l'expérience qu'ils doivent vivre) quel que soit leur partenaire. 
(19 mars 2005)

 


 

©Joël Dehasse - Mise à jour le jeudi 26 janvier 2006